La comtesse de Grandville, de Marainville

   chère free-massonne des francs-maçons parisiens en 1737


Le 9 avril 1738 le marquis de Saulx Tavannes dans une lettre destinée à Bertin du Rocheret, franc-maçon de la loge parisienne écrit (au sujet de la comtesse de Grandville) :

"Ne m'oublies pas auprès de Madame votre chère free-massone que je sallue de tout mon coeur "

On peut donc considérer que cette comtesse a été la première franc-maçonne de France (même si à cette époque la Lorraine était un duché)

Le plus extraordinaire, est que c'est dans la loge maçonnique du Grand Orient de France de Mirecourt que fut, en 2009,  initiée la première femme de Lorraine. Cette loge ayant beaucoup lutté pendant de nombreuses années pour que les femmes soient acceptées au Grand Orient de France, obédience exclusivement masculine jusqu'alors, réussit donc, quelques 272 ans plus tard, a les imposer. 

Voir plus bas l'article de L'EST-REPUBLICAIN  faisant eccho de cet évènement.

C'est à Mirecourt  à la loge Saint Jean le Parfait Désintéressement du Grand Orient de France que fut initiée la première lorraine. 

Le combat de la loge du Parfait Désintéressement à l'Orient de Mirecourt du GODF pour la souveraineté des loges à initier les femmes

Pour que le village de Marainville, près de Mirecourt, dans les Vosges soit devenu ce pôle spécifique et original, il fallait qu’il y eût  des conditions particulières pour favoriser cette implantation, à savoir :

-       Un château situé dans lieu géographique entre Mirecourt, seconde capitale du duché de Lorraine et le château d’Haroué où résident les princes de Beauvau Craon très liés avec les ducs de Lorraine, grâce, nous le savons, à leurs propres épouses qui sont leurs maîtresses.

 

-       Une famille aristocratique éclairée à la philosophie des Lumières

 

-       Des relations étroites avec la cour de Lunéville et bien sûr l’acceptation de partager des mondanités et un libertinage avec les personnages en vue qui la constitue.

Voilà donc plantée avec tous ces éléments énumérés cette scène théâtrale sur laquelle va se dérouler les événements qui vont suivre et qui vont vous faire découvrir la vie d’une certaine société de Marainville au XVIIIe siècle1(1).

1 La vie  de cette comtesse et de son époux sont largement détaillée dans "La franc-maçonnerie à Mirecourt, ainsi que dans Les Mystères de la Franc-maçonnerie à Lunéville. (Voir dans Livres)

 


Dans ce petit village de Marainville, situé sur les bords du Madon, paisible rivière de plaine, où étonnamment règne un foisonnement intellectuel et culturel sans pareil si on considère ce modeste bourg, va naître un peu plus tard un foyer intense d’activité maçonnique qui va rayonner jusqu’à Lunéville, Haroué et Mirecourt, chef-lieu de bailliage de la Vôge. Dès la belle saison, on y rencontre des musiciens, des philosophes, des savants qui conversent dans les allées du parc de neuf hectares entre les bosquets, les fontaines jaillissantes et des alignements d’orangers et de grenadiers, le tout aménagé par Le Notre.