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Charles Edouard Stuart, le jeune Prétendant qui viendra à Lunéville, rencontrer Pierre André O'Heguerty, son mandataire unique pour effectuer toute transaction avec son parent, le roi Stanislas. (Jack Chollet, Les O'Heguerty, francs-maçons, agents secrets à la cour de Stanislas. Editions Gérard Louis, Haroué, 2015.

 

On ne peut passer sous silence, cet article de Pierre Mollier le Cavalier , directeur de la Bibliothèque et conservateur du musée de la Franc-maçonnerie du Grand Orient de France, paru dans la Revue Renaissance traditionnelle, n° 177-178 / janvier-avril 2015.  Y est abordé par Pierre Mollier le Cavalier ce fait qui est souvent considéré comme une légende, à savoir l'existence qu'il y aurait eu des Supérieurs Inconnus qui depuis la création de la loge royale de Saint-Germain-en Laye, au Château Vieux, auraient pérennisé les chefs secrets de la franc-maçonnerie jacobite.

C'est ainsi qu'une patente aurait été remise et confiée  au régent de Suède, Charles, duc de Sudermanie par Charles Edouard Stuart. Actuellement l'existence de cette patente qui se trouve au musée du Grand Orient de France, avait donc échoué à Charles XIV Bernadotte, fils adoptif de Charles XIII de Suède (1809-1818) qui en devenait l'héritier pour après dans la succession royale appartenir au roi de Suède actuel, du moins en théorie. On constate dans la lettre du 25 septembre 1780 que Charles Edouard Stuart (comte d’Albanie) n’a jamais exercé en fait ce rôle, ce qui n’est pas étonnant quand on connaît sa vie de jouisseur invétéré, et qu’on le voit surtout avouer  qu’il ne s’était jamais intéressé à cette fonction. Son père en revanche avait rempli cette fonction jusqu'à sa mort à Rome en 1766.



L'existence de cette patente, qui se trouve actuellement au musée du Grand Orient de France,  devrait ainsi taire les contempteurs ironiques de cette notion de Supérieurs Inconnus qui se donnent par leur scepticisme un air de connaisseurs ! Le comte d'Albanie qui signe à la fin du document n'est autre le Charles Edouard Stuart, fils du Vieux Prétendant Jacques III. Toujours est-il  que cette patente est lourde de conséquences car elle prouve que contrairement à ses dires précédents, le Prétendant était bien membre effectif de la première maçonnerie et sans doute un "Supérieur Inconnu", ce qu'il avait nié, compte tenu des circonstances difficiles qu'il traversait et de l'interdiction papale.


COPIE d’une Lettre de SAR le Duc de SUDERMANNIE                                                                                                                                                    au Comte d’Albanie, autrement dit le Prétendant. (Jacques Edouard Stuart)

Le premier devoir de tout homme d’honneur est de tacher de pouvoir avec l’Aide du très haut remplir les Engagements qu’il a contractés, & de tacher par sa conduite de mériter l’Estime de ceux qui sont au dessus de lui & la Confiance de ceux qui doivent l’obéir. Je m’acquitte actuellement d’un de ces devoirs & cela avec autant plus de Plaisir, que par là j’espère pouvoir contracter une liaison avec un Prince célèbre autant par ses Vertus que par ses malheurs, pour lesquels j’ai toujours eu une estime infinie. Ayant été élu Chef de la VII. Province, il est de mon devoir de rendre le tribut que je dois à mon chef au Grand Maître de notre Saint Ordre. Par le F. de Plommenfeld dans l’Ordre Equestre à Stella Immaculata et dans le Sanctuaire connu sous le nom de Bias, apportée par lui de Florence, j’ai appris à connaître mon Grand Maître & celui de tout le Saint Ordre dont j’avais longtemps désiré la Connaissance ; mais qu’il ne me refuse pas lui-même la Certitude que je viens de recevoir de la Personne, & qui veuille avoir la Bonté de ratifier par un Acte de sa main, le choix que la VII Province vient de faire. Les Loix qui m’ont été confiées ordonnent que tous les chefs des Provinces soient ou nommés ou ratifiés par le Grand Maître, et je suis le premier à désirer que cette Loix puisse être effectuée sur moi.

Très éclairé très Illustre, & très digne Frère, si vous m’accordez Votre suffrage, permettés moi de Vous rapporter le détail le détail de la Province & donnés moi vos Ordres en conséquence, je vous regarderai comme un Père, considérés moi comme un fils qui éclairé par Vos Conseils se fera un double plaisir de remplir des Engagements qu’un pur Zele pour le Saint Ordre m’a fait aux Pieds de ses autels contracter & dont le sincère dessein est de persévérer au dépends de toute Chose pour gagner une liaison intime avec ces tendres Pères qui ont fait luire une étincelle de la vraie Lumière dans nos Climats du Nord. Convaincu que mes instances ne seront point refusées par un Enfant qui depuis longtemps cherche son père inutilement, & qui espère en le retrouvant, retrouver en lui, le but et la récompense de tous ses travaux. Si cet espoir m’est permis ma Reconnaissance sera éternelle & augmentera mes forces d’acquérir les Qualités pour mériter la Confiance que j’ose demander. Mais si mes vœux ne seront point écoutés, je me contenterai dans mon chagrin du peu que je sçais, je me revétirai de la Patience de Job ; & j’attendrai avec Résignation le moment propice qu’on voudra jetter les yeux sur moi. J’aurai cependant satisfait à mon devoir, & je me bornerai dans mon individu de faire des Vœux  ardents pour que je puisse mériter la Confiance de mon Supérieur & de mon Chef. C’est avec ses sentiments que je recommande très éclairé, très illustre, & très digne Frère dans votre tendre amitié, étant avec la Considération la plus faite, & l’Attachement inviolable.

Très éclairé, très illustre, et très digne Frère,

Stockholm ce 18 janvier 1780                      Votre attaché & et dévoué Frère C

       Carolus (Charles duc de Sudermanie, futur Charles III de Suède qui était régent Haut Dignitaire de la Stricte Observance Templière) et en même temps héritier et titulaire de la patente stuartiste.

 Réponse du Comte d'Albanie (Jeune Prétendant) à la précédente 

La lettre très obligeante que  V.A.R. a bien voulu m'écrire par M. Boguinstierna m'engage à une amitié et reconnaissance éternelle. Le Nouveau Grade qu'elle vient de recevoire ne peut jamais avoire pu tomber en meilleures mains.

L'Obscurité totale dans laquelle je fais sur les Mystères m'empêche d'en être d'avantage, jusqu'à ce que suis Eclairés. Je prie V.A.R. d'être persuadé de mon respect & de la sincère amitié que j'aurais toujours pour Elle & son auguste Famille

Le comte d'Albanie, F. le 25 Septembre 1780.